Voilà maintenant deux ans, que dans les propositions de retraite pour les secondes figure le Prieuré de la Cotellerie en Mayenne où vivent les Petits Frères de Marie.
Qu’est-ce qui séduit unanimement jeunes et adultes dans ce lieu ?
Tout d’abord le cadre. Partir en retraite veut dire se mettre à l’écart pour pouvoir prendre du recul et relire sa vie sous le regard de Dieu. Combien est-il important d’être dans un beau lieu, proche de la nature où le calme ambiant favorise si bien l’intériorité.
Ensuite, la simplicité de l’accueil et la disponibilité des frères touchent profondément les élèves qui comprennent que l’appel de Dieu s’adresse à des hommes « ordinaires » qui vivent leur Foi et la partagent avec rayonnement.
Cette année, nous avons laissé les frères organiser le programme de notre retraite qui avait pour thème la joie et ont ainsi alterné :
des temps « d’instruction », des temps personnels de relecture, des temps de prière avec la communauté ou entre nous mais aussi des temps de fraternité car les frères se sont invités pour partager nos repas, des temps de découverte de leur vie quotidienne avec le frère apiculteur et fermier et un temps de témoignage des novices si rayonnants.
Dans ce programme très varié, les élèves ont pu éprouver la satisfaction que procure le travail manuel en sculptant un morceau de tuffeau et partager des moments incroyables comme celui où les frères nous ont appris les danses israéliennes sur les psaumes ou ce temps de détente avec les jeux organisés par les novices.
Nous voulons remercier les Frères pour ces moments de grâce, nous sommes reparties comblées de la vraie joie !
E. de Massignac
“Qui n’a pas pris un jour la route de grand matin ne sait pas ce que c’est que l’espérance” Georges Bernanos.
Nous sommes parties trois jour du dix au douze avril à Montligeon pour un temps de retraite sur le thème de l’espérance. Nous nous sommes rendues à ce sanctuaire en pélerinage, réparties en petits groupes tirés au sort afin d’échanger et prier avec des personnes que nous ne connaissions pas forcément. Nous avons quitté notre vie ordinaire pour nous rendre progressivement au coeur de la retraite, en découvrant des saints particulièrement inspirants pour la jeunesse, et en échangeant avec des mères de familles et des professeurs autour de la foi. Au terme de cette marche nous avons découvert avec étonnement la beauté des lieux du sanctuaire, notamment la basilique de style néo-gothique qui se dresse au milieu de la campagne, et rencontré des membres de la communauté Saint-Martin ainsi que des soeurs de la Nouvelle Alliance, dont la mission particulière est l’intercession pour les âmes du purgatoire et l’accompagnement des familles endeuillées pour leur rendre l’espérance. Le lendemain nous avons rencontré l’une des jeunes soeurs de la communauté, soeur Elise, qui nous rendu un témoignage émouvant sur son parcours en tant qu’infirmière en soins palliatifs et en humanitaire puis en tant que jeune femme appelée à la vie consacrée. Son expérience d’infirmière l’a rendue plus familière avec les personnes souffrantes ce qui lui permet d’être plus proche des personnes endeuillées qui cherchent un réconfort et l’espérance. Elle nous a mis en lumière les points communs entre sa vie d’infirmière, où elle soignait par la médecine, et sa vie de consacrée où elle apporte le réconfort par la prière et les échanges à des personnes souffrant moralement après la perte d’un proche. Ensuite, un prêtre de la communauté Saint Martin est venu nous enseigner sur le sacrement de Réconciliation afin de nous préparer à le recevoir au terme de l’après-midi, après un temps de réflexion personnelle. Ce temps d’adoration et de confession fut particulièrement fort et poignant pour tout le groupe. Puis, nous nous sommes préparées en groupe à la veillée de prière du soir, en choisissant des textes et des chants qui nous touchaient le plus, et en formulant des intentions de prière. Cette veillée fut un temps de communion extrêmement recueilli où chacun a été touché personnellement par la présence de Dieu, particulièrement palpable grâce à la beauté de la veillée. Cette veillée était si belle et si forte que nous avons prolongé longtemps ce moment intense de cœur à cœur avec Dieu. Le lendemain, après un chemin de croix dans la basilique pour se préparer à Pâques, et un temps d’échanges, nous sommes reparties dans l’après-midi vers Paris, le cœur encore vibrant de tout ce que nous avions vécu, joyeuses des nombreuses rencontres faites, et relancées sur le chemin de notre foi. Cette retraite a été un moment de découverte de l’autre, d’échanges, de témoignages et de recueillement, loin des préoccupations et des distractions de la villes, hors de notre vie quotidienne. Chacun a pu se retrouver, pour grandir dans la foi, l’amitié, ou pour prendre du recul par rapport a notre vie au rythme rapide où nous avons du mal à prendre le temps de réfléchir sur notre vie personnelle. Claire Pinot et Flamine Vandier
Article sur la retraite de seconde de Sainte-Marie de Neuilly – « A la rencontre de l’autre dans sa différence » Avril 2019
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », « Les migrants prennent nos emplois », « L’Europe est envahie de migrants »…
Autant de préjugés, de certitudes entendues au lycée, dans les médias, dans nos échanges entre amis…
Et si nous prenions le temps d’aller plus loin dans la réflexion, d’oublier un peu les chiffres pour aller sonder les cœurs, les visages et les histoires de ces femmes, enfants, hommes contraints de quitter leur pays, qui se retrouvent à notre porte et nous bousculent dans nos certitudes ?
C’est le pari réussi de deux journées de retraite proposées à une trentaine d’élèves de seconde du lycée Sainte-Marie de Neuilly depuis 6 ans sur le thème « A la rencontre de l’autre dans sa différence ». Grâce à l’énergie débordante et communicative de Brigitte Guéras, Vicariat aux Migrants du Diocèse de Paris, et d’Agnès David, sœur de l’Assomption qui accueille depuis plusieurs années des familles à l’Association Mosaïques dans le 9ème arrondissement de Paris.
Premier jour :
Des échanges (sur les murs, les frontières, les idées reçues, les données économiques réelles) et la projection de films (sur Calais, la Bestia au Mexique…) permettent à nos lycéennes d’appréhender la réalité concrète, les différents acteurs et les difficultés vécues à la fois par ces « personnes migrantes » et les pays qui tentent -ou non- de les accueillir.
Chaque jeune est ensuite invitée à se mettre dans la peau d’un(e) migrant(e) et à revivre en équipe à travers un « jeu-parcours » celui d’Ola, nigérienne, d’Assan, afghan ou de Johannes, jeune érythréen… Les histoires sont réelles, les dangers et les épreuves le sont aussi…tout comme le courage et la détermination qui les animent. Car tout homme a droit à un bel avenir. Nous terminons ce « jeu » touchant avec cette question : « Et si un jour j’étais à leur place, en vrai ? ».
Deuxième jour :
Après le déplacement du cœur, déplacement géographique à Mosaïques pour la rencontre « sur le terrain » de personnes migrantes accueillies par Sœur Agnès et son équipe.
A travers des activités manuelles, la participation à des cours d’alphabétisation, la préparation du déjeuner vietnamien ou algérien en cuisine, la soupe préparée et servie dans la crypte de la Trinité à plus d’une centaine de sans-abris, le témoignage fort des bénévoles qui s’engagent (en particulier cette année celui de Delphine L., avocate qui a choisi de donner de son temps pour la défense de migrants mineurs), nos élèves vivent de belles rencontres et sont touchées par le dynamisme, la force, l’espoir partagés et les paroles échangées.
Bien entendu, personne ne pourra régler en deux jours cette situation qui nous dépasse…
Mais ce que l’on retiendra, c’est que chaque geste, si petit soit-il, offert à celui qui est fragile, dans la détresse, le dénuement, la peur…apportera un peu de réconfort, et qu’ainsi nous grandirons en humanité. Et que chacun peut agir, à son niveau, pour construire un monde plus fraternel.
D’une étape-clé de leur éducation, nous espérons que ces jeunes auront appris à dépasser les apparences et idées reçues pour voir l’humanité qui se cache derrière tout homme et garderont précieusement dans leur cœur l’étincelle de l’engagement et de l’amour du prochain, source de joie.
Sabine Chauvet