Le théâtre plus fort que le covid !

En cette période d’épidémie où le virus a bouleversé nos vies, où la vie culturelle a cessé d’exister, l’atelier théâtre de Sainte-Marie a perduré. Il a fallu, certes, se réinventer. Nos comédiennes en herbe ont dû accepter de porter un masque voilant la moitié de leur visage ; elles ont dû travailler leur articulation et projeter davantage leur voix, utiliser leurs yeux pour qu’ils puissent refléter ce que leur figure aurait dû exprimer. Face à une situation inédite et peu propice à l’expression corporelle, elles n’ont jamais faibli dans leur motivation et dans leur envie de présenter leur spectacle. Le pari fut réussi. Le mardi 25 mai Mme Chauvet amenait sa division de premières voir Le Voyageur sans bagage d’Anouilh.

Cette pièce assez grinçante, se passant pendant l’entre-deux guerres, raconte la vie de Gaston, un amnésique, confronté aux démons du passé. Une duchesse, tante du médecin qui le traite, décide de l’introduire auprès de la famille Renaud. Les membres de la famille Renaud, reconnaissent immédiatement en Gaston, Jacques Renaud, le fils perdu. Cependant, Gaston ne semble pas les reconnaître et les révélations qu’on lui fait sur celui qu’il était ne peuvent le pousser à endosser ce passé douloureux et cette identité peu flatteuse. Si l’atmosphère chez les Renaud est sombre, on peut compter sur les domestiques de la maison pour apporter de la légèreté et du comique et heureusement, un petit enfant, tel un deus ex machina, viendra sauver notre Gaston de son passé encombrant !

Mardi nous avons vécu un grand moment de bonheur et de partage nous montrant que le théâtre, quoiqu’il se passe, ne peut que perdurer !

Un grand bravo à la troupe de l’Atelier et merci à Pascaline Wenger pour ses beaux tableaux.

 

Alexia Antony-Debré, professeure de français