Session de rentrée « Les Frontières » septembre 2017

 

La session est à Sainte Marie un seuil pour l’année qui s’ouvre : arche d’accueil des nouveaux hypokhâgneux, mise en bouche appétissante pour les khâgneux avec un commencement sur les chapeaux de route, et expérience pour tous de la saveur propre à l’éclairage pluridisciplinaire d’une question complexe ! Le thème des « Frontières » s’est imposé cette année, comme mise en abyme de cette expérience du seuil de la rentrée et de la prépa qu’il faut franchir, mais aussi et surtout comme lieu décisif de réflexion pour notre monde d’aujourd’hui.

En effet, réfléchir sur les frontières confronte d’emblée à des constats paradoxaux et à des injonctions contradictoires : du côté des faits, vivons-nous dans un monde sans frontières ou dans un monde de murs ? Sur le plan des valeurs, des choix à adopter, devons-nous penser un cosmopolitisme où le droit qu’a chacun de demander asile prime sur le souci de chaque pays de préserver son intégrité et son équilibre ? Faut-il bétonner ou liquider les frontières ?

L’embarras suscité devant la réalité problématique de la frontière invite d’abord à reprendre l’analyse de qui la distingue d’un mur ou d’une borne, à comprendre qu’ « établir une frontière, c’est toujours la franchir » (Hegel). Puis à explorer par la géographie, les littératures (française et étrangères), l’histoire, la philosophie, la manière avec laquelle s’actualisent dans la frontière les dialectiques de la forme et du dynamisme, de l’identité et de l’altérité, de la finitude et du dépassement. Avec l’espoir, en fin de parcours, de dépasser l’alternative stérile entre une frontière bétonnée et une frontière liquidée, et de proposer des pistes pour une éthique des frontières.