Rentrée des khâgneux

Du domaine de Chaalis au château de Chantilly, les professeurs ont concocté aux étudiants une plongée dans l’atmosphère littéraire de la khâgne.
Haut lieu de la géographie nervalienne, le domaine de Chaalis offre au promeneur le frisson d’un voyage à travers les âges. Que ce soit à travers les « ruines de son cloître aux arcades byzantines », les fresques de sa chapelle à l’entêtant « parfum de la Renaissance », ou les étangs de ses « domaines », « qu’on appelait autrefois les métairies de Charlemagne », cette ancienne abbaye cistercienne métamorphosée en musée sous l’impulsion de Nélie Jacquemart-André est un véritable palimpseste architectural, qui cristallise chez l’auteur de Sylvie tous les fantasmes de l’imaginaire romantique. Entre mystère médiéval, fantômes éthérés et cauchemars gothiques, la visite de Chaalis fut une belle entrée en matière à l’étude du merveilleux et d’Aurélia.

En hommage au chant d’Adrienne évoqué dans Sylvie, Zoé Fouray, chanteuse lyrique, a proposé aux étudiants une rêverie musicale, de la chanson renaissante à François-Bernard Mâche, autour de la nouvelle de Nerval.

Dans le prolongement de leur pèlerinage nervalien,  tous se sont rendus ensuite au château de Chantilly, auquel le chantre du Valois consacra les dernières pages de ses Promenades et souvenirs. Déployant, par l’étendue de sa forêt, la poésie et les légendes du « pays des Sylvanectes », le domaine du grand Condé recèle des trésors de « splendeurs princières », réunis au xixe siècle par le duc d’Aumale en un musée d’exception, qui ont été découvert ensemble.