Lors d’un devoir sur table en classe de 6ème, les élèves devaient traiter le sujet de rédaction suivant :

Le Petit Prince arrive sur une autre planète et y fait la connaissance d’un nouveau personnage étrange.
Après avoir décrit la planète et le personnage qui l’habite, vous raconterez la rencontre en y insérant un dialogue. Le Petit Prince devra repartir en disant « Les grandes personnes sont vraiment très bizarres. »

Nos élèves ont du talent, et de l’humour ! En voici l’illustration :

Le Petit Prince arriva sur une autre planète et fut surpris de voir des dictionnaires, des Bescherelle, et des feuilles qui jonchaient le sol. Il en ramassa une et lut : « Il existe sept modes, les modes personnels et impersonnels… » C’était une leçon de grammaire. Il s’avança vers un dictionnaire et vit un mot entouré, il le lut : « Une comparaison est une figure de style qui consiste à rapprocher deux champs lexicaux différents pour souligner leur ressemblance. »

Puis, quand il leva les yeux du dictionnaire, il vit un adulte, une femme, qui se tenait debout en face de lui, avec un air sévère : « Qui êtes-vous ? » demanda le Petit Prince étonné.

– Appelez-moi Madame X, je serai votre professeur de français, répondit-elle. »

Le Petit Prince la dévisagea : elle avait les cheveux châtain clair, joliment coiffés. Son visage était crispé, les sourcils froncés, mais elle avait au coin des lèvres un léger sourire. Ce jour-là, elle était habillée avec une chemise blanche et de petites fleurs l’ornaient majestueusement. Un gilet noir recouvrait bras et épaules. Après l’avoir longtemps observée, le Petit Prince lui demanda: « Pourquoi avez-vous choisi d’être professeur de français ?

– C’est pour remplir toutes les têtes des élèves avec de la grammaire, des dictées, de l’orthographe, de la conjugaison, des poésies et surtout des synthèses ! argumenta Madame X.

Le Petit Prince ne comprit pas : pour lui le français était relié à la torture, la conjugaison aux punitions, les dictées au comportement, etc. Il ne voulait point en savoir plus. Il prit ses jambes à son cou car il ne voulait pas que cette dame lui rentre dans le crâne toutes les règles de français.

« Les grandes personnes sont vraiment très bizarres. » pensa t-il en partant de cette planète maudite.

Marie L.R., 6ème