« Ce n’est pas par l’autorité et la contrainte que se forme l’esprit, mais par l’initiative et la confiance » : ainsi Madeleine Daniélou proposait-elle l’audacieuse aventure de l’autodiscipline.

L’autodiscipline cherche à rendre les élèves acteurs de leur propre formation ; elle éduque à la responsabilité – des autres et de soi-même-, à l’autonomie et au discernement comme elle forme à la résistance – au mensonge et à l’injustice.

Elle ne s’improvise pas, mais engage l’ensemble de la communauté éducative à penser son action dans une confiance mutuelle qui sert d’exemple aux élèves. Elle exige du temps : le temps d’instaurer la confiance et celui de grandir dans la vérité.
Pour autant, il ne s’agit pas d’un laisser-faire irresponsable, car la liberté n’est pas l’anarchie : elle ne peut s’exercer sans limite, règle ni contrat.

Le point d’orgue de l’autodiscipline, à laquelle sont éduqués les élèves de Sainte-Marie dès le plus jeune âge, est l’autosurveillance au lycée. Objet de surprise puis d’admiration, l’autosurveillance est pensée et vécue comme l’opportunité d’un supplément d’être : je ne triche pas parce que je vaux plus et que je vaux mieux. Tricher en effet n’est-il pas d’abord le signe manifeste d’un manque de confiance en soi et d’estime de soi ?

Bien sûr, l’autosurveillance demande du courage. Mais à quoi sert un bon jugement si le courage manque et que le goût de l’action est altéré ? Il ne suffit pas de dire et même de très bien dire ou écrire, il faut poser des actes responsables ; c’est cela que l’autodiscipline enseigne.